Il faut positiver

Editorial 2

Par Pradel SAINT-FLEUR

Jamais on n’aurait imaginé le scénario selon lequel la diaspora haïtienne est, depuis de nombreux mois, tenue à l’écart de la vie réelle de son pays. Cette diaspora même qui porte l’économie nationale sur ses épaules depuis toujours.

En effet, sauf exception, aucune personne saine d’esprit n’osera se rendre en Haïti dans l’optique d’aller profiter des sites touristiques et du paysage de la terre natale. Ceux qui résident dans le pays ne sont pas mieux lotis, car ils doivent être, en permanence, sur leurs gardes afin, entre autres péripéties, de déjouer les multiples tentatives d’enlèvement. Les temps sont de plus en plus difficiles et les gens qui « dirigent » le pays ne semblent pas donner grande importance à cet état de fait. L’essentiel pour eux est de se remplir les poches et comptes en banque à l’étranger.

La chanson « Koman Nou Ye » qui se trouve sur l’album 2022 du groupe ZENGLEN donne le ton en décrivant exactement l’état d’esprit que nous devrions adopter pour affronter ces temps d’incertitude que nous traversons.

Il est vrai que la situation que connait Haïti depuis quelques années déjà est très complexe. Entre l’absence totale d’élus, l’insécurité galopante, la corruption généralisée, la vie chère et tout le reste, la population haïtienne doit quotidiennement faire preuve de beaucoup de résilience pour survivre. Parallèlement, les « autorités » vivent « la belle vie » au milieu de montagnes de détritus qui jonchent les rues de toutes les villes du pays. Certains disent que c’est leur fond de commerce.

Malgré toutes ces difficultés, comme à l’accoutumée, le monde culturel continue de nous offrir des portes de sortie, des raisons de nous battre et de croire. Pour apercevoir la lueur d’espoir qui existe, car il en existe une, il suffit de penser à la reprise du PaP Jazz, de l’ouverture de Lakay Fun World et des belles constructions en cours au Cap-Haïtien, de l’ambiance déraisonnable qu’offre les bandes Rara à Léogâne et de bien d’autres activités qui remettent les valeurs haïtiennes sous les projecteurs. Evidemment, il n’est ici nullement question des spectacles que donnent certains artistes pour des productions douteuses, voire mafieuses.

Face à la détermination de la jeunesse et le travail exceptionnel que réalisent les lanceurs d’alerte sur les réseaux sociaux, tout laisse présager des jours moins sombres pour le pays. Comme quoi, il est souvent préférable de regarder le verre d’eau, rempli à moitié, de manière objective et positive.

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