Wilkenson PIERRE-LOUIS
Il y a des choses simples qui existent pour vous faire vivre des moments de bonheur et pour servir de repères dans une société. Ni le temps, ni l’espace -encore moins les progrès technologiques- ne devraient les faire disparaître. Précisons que l’Haïti dont on parle dépasse les frontières géographiques de notre bout d’île pour s’étendre à la diaspora.
Un grand nombre d’entre nous ont des souvenirs merveilleux de leur enfance ou jeunesse passée à jouer soit entre amis soit en famille à des jeux tels que lago, marel, kay, oslè, mabs, sotekod, kabwet, pla men cho, fanal, titato, ronn, tire kont, bezig, twaset, vivdamou, domino, môpyon. Il y a aussi ces objets qui habitent nos pensées comme jwet an bwa, sek, kap, ralba, machin an tol, toupi, fisel, yoyo, flibak, fistibal. Que sais-je encore tant ils sont nombreux. Et faire le distinguo entre les jeux et les jouets est d’autant plus difficile que la souplesse d’esprit que nous permet la langue créole est grande.
Malheureusement, au fil du temps, ils sont mis aux oubliettes au profit de la télévision, des jeux-vidéos ou encore des réseaux sociaux comme distractions. Certains jouets font appel au savoir-faire artisanal local mais leur abandon aboutit à la disparition de certains petits métiers. On peut considérer que ces éléments font partie intégrante de notre patrimoine culturel national.
Alors faut-il en vouloir aux nouvelles générations de ne pas perpétrer cette tradition ou est-ce la faute des parents qui ne savent pas la leur transmettre ? Restons positifs en tentant de trouver des solutions qui permettront de faire renaître cet âge doré des joies simples et d’un savoir-vivre qui nous ressemblent davantage que la haute technologie à laquelle nous sommes exposés sans en avoir la compréhension ou la maîtrise. Voire les moyens matériels et financiers de la consommer.
Wilkenson PIERRE-LOUIS