À la rencontre de Fabienne JACINTHE

La mode m’a toujours fasciné, j’en ai toujours rêvé. C’était un rêve d’enfant

Entretien mené par Pradel SAINT-FLEUR

A la rencontre de Fabienne JACINTHE

Entretien mené par Pradel SAINT-FLEUR

Photos et vidéos capturées par Ernst SAINT AUBIN

 

Se frayer un chemin dans l’univers de la mode et du mannequinat n’est pas une aventure de tout repos. Lorsqu’on fait partie des classes minoritaires, la tâche est encore plus rude. Malgré tout, nous retrouvons régulièrement des pays et payses qui parviennent à monter sur les plus hautes marches de cette gigantesque et fabuleuse scène. Parmi eux, il y a Fabienne Jacinthe. Nous nous sommes assis, pour cette édition de début d’année, avec cette professionnelle ravissante et passionnée. Voici l’essentiel de ce qu’elle nous a raconté.

 

BM : Percer dans le milieu du mannequinat professionnel est le rêve de nombreux jeunes (garçons et filles), mais très peu y arrivent. Peux-tu nous raconter tes débuts dans ce monde si convoité ?

FJ : La mode m’a toujours fasciné, j’en ai toujours rêvé. C’était un rêve d’enfant, en 2005, j’ai commencé à m’y intéresser. Je suivais les événementiels de Mode à la télé, sur Victoria Secret. Je sentais en moi comme un appel, une envie effrénée de participer.

 

BM : Tu as déjà plus de dix ans d’expériences dans cette branche. Sachant que le milieu de la mode et du mannequinat est truffé d’obstacles, nous sommes curieux de savoir comment tu y as fait ta place au fil des années ?

FJ : J’ai acquis ma première expérience à Paris chez le photographe Alain Herman qui m’avait repérée. Il avait vu en moi un potentiel et physique et dans la personnalité. En effet, je suis une femme de caractère et il m’a dit que le physique + le charisme et le caractère étaient importants pour refléter une réelle présence en défilé. il faut occuper l’espace, captiver le regard et fasciner avec une touche personnelle dans la performance comme dans l’attitude globale au quotidien car je n’oublie jamais quand je défile, que c’est pour promouvoir une marque, une ligne de vêtements, à cet instant je ne suis pas seulement mannequin, mais ambassadrice de la ligne de la créatrice ou du créateur de la ligne.

 

BM : Etre mannequin c’est s’exposer sans cesse aux regards impitoyables des autres. N’as-tu jamais eu le tract lors d’un défilé ? Si oui, comment l’as-tu géré ?

FJ : Effectivement, on le sait et on assume le regard et les critiques. C’est complètement normal et je dirais même que c’est très enrichissant, on se renforce dans ce que l’on est et l’on s’impose. On peut être complètement timide dans la vie quotidienne et devenir une machine de guerre sur le runway c’est affaire d’adrénaline, quand on est pleinement investie de ce qu’on fait dans ce métier de modèle, on sait se transcender et passer par dessus tout, on ne se dit pas quoi que ce soit, on n’a peur de rien on fait le job avec engagement et le cœur.

 

BM : La grande exigence du milieu fait que tu dois avoir une silhouette parfaite. Quelles sont les recettes que tu utilises pour garder la ligne ?

FJ : En fait, le sport et l’entretien physique sont incontournable dans l’affinement de la plastique, l’entretien du physique et du mental. Le modèle se doit, si elle est professionnelle vraiment et pleinement investie, de consacrer du temps chaque jour afin de parfaire sa ligne. Le travail est d’abord mental avec un conditionnement à toutes épreuves, on ne se fait aucune concession, c’est un sacrifice permanent, que le grand public ignore. Les gens voient souvent un défilé de façon très superficielle et ignorent tout le travail de préparation qu’il y a dans tous les corps de métiers nécessaires à l’élaboration d’un défilé.

Le mannequin travaille très dur, dans l’assiduité à la salle de sport essentiellement pour affiner la taille, ne pas faire ressortir trop de muscle, et pour cela il travaille plutôt le gainage, le cardio et la définition musculaire sèche. L’hydratation régulière et une alimentation drastiquement contrôlée avec un niveau glycémique extrêmement faible adossée à des apports en vitamine et éléments nutritifs riches et dynamisant naturels font que le mannequin entretient par l’alimentation la possibilité de pratiquer des efforts intenses sans prise de masse.

 

BM : Quelles sont les sources de revenus d’une personne, comme toi, qui évolue dans le mannequinat professionnel ?

FJ : je suis partie prenante à de multiples événements depuis des années, et j’ai coutume d’être toujours rémunérée, les cachets étant toujours très variables.

Par contre, et parce que je respecte mon travail et mes sacrifices de préparation pour être au top, je me fait toujours rémunérée. Je suis, en outre contre cette culture qui se répand partout , de la collab gratuite, le créateur a une rémunération, les photographes, maquilleuses, responsables de castings ou de projets, les coordinatrices, les responsables presses, etc., le personnel de ménage, les costumières, les responsables de collection, le staff logistique, tout le monde touche son billet mais je constate que trop souvent on vient proposer des performances gratuites sous couvert de collab et çà je n’apprécie pas du tout

 

BM : Face aux impératifs de ta profession, comment arrives-tu à gérer et protéger ta vie privée ?

FJ : Je départis naturellement ma vie privée du reste. ce sont deux sphères qui me concernent certes mais que je ne fais pas télescoper. Il y a l’intime et le confidentiel et il y a le public et le visible de l’événementiel, de la performance et du public relation. Ce sont deux mondes différents et je ne les mélange pas.

 

BM : Aurais-tu quelques anecdotes à nous raconter ?

FJ : L’anecdote principale c’est d’être en même temps devenue conseille en remise en forme et finalement aujourd’hui de nombreuses femmes bénéficient de mes services car le résultat n’a fait que les conforter dans l’idée que le sport, quand il est bien pratiqué apporte notoirement dans la prise et le renforcement de la confiance en soi, l’estime de soi, et apporte de meilleur résultat sur le terrain de la reconnaissance comme de la performance. On fait tout de suite la différence, dans la qualité des physiques bien affinés, fermes et aboutis, mais aussi dans notre assurance lorsque l’on marche, très souvent les autres mannequins qui ne me connaissent pas pensent que je suis américaine et me parlent en anglais, elles pensent souvent m’avoir vu quelque part, c’est  assez amusant. Elle adore mon côté complètement relax et décomplexée, plein d’humour et d’autodérision, et elles me disent que c’est plutôt aux Etats Unis qu’elles ont vu ce type de comportement très rigoureux et décontracte à la fois. C’est sympa et flatteur de leur part. Je leur explique que les humeurs et la santé mentale, transparaissent dans l’apparence d’une personne.

Si vous voulez captiver un public, il faut respirer la joie de vivre, l’enthousiasme et avoir une réelle présence bien assumée et dans la marche et dans la posture avec un port de tête fier mais sans arrogance

 

BM : Quels sont les projets que tu nourris pour les mois et années à venir ?

FJ : Le projet au niveau de la mode, c’est toujours faire de mon mieux, sans présumer de quoi que ce soit, l’avenir récompensera et révèlera de toute façon ce que je mérite, en attendant, je travaille à toujours être au top, ne jamais descendre, toujours monter. C’est une affaire de mentalité, je ne veux pas être la 2CV, je ne veux pas être la MERCEDEZ, je veux être la BENTLEY.

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