Délices du pays – Ma précieuse.

Vers la fin du mois de Mai jusqu’au mois de Juillet, c’est l’époque préférée de la majorité des haïtiens car c’est le moment où toutes les catégories de mangues sont sur le marché (« doudous », « batis », « sireme », fil blan », « fransik », « janmari »…).

Par Joseleen GEORGES

Le couinement des « Madan Sara » laisse apparaître les premières lueurs du jour, la brise fraîche du matin fait virevolter les feuilles dans une danse endiablée. Je sors pour accueillir cette sensation de bien-être sur mon balcon, le sourire  fendu jusqu’aux oreilles. La voix de la journaliste d’Euronews me parvient jusque dans ma contemplation du paysage, sans elle, je pourrais presqu’oublier que le monde fait face à une pandémie. Je découvre avec véhémence, les beautés de ce pays que j’ai renié à plus de trois reprises. Je salive à la vue de ma précieuse, accrochée à une branche qui  me défit de l’attraper, un défi que j’étais prête à relever.

Je me suis armé d’un bâton, et c’est partie pour la cueillette. Une, deux, trois prises et il est temps que mes lèvres découvrent sa chaire juteuse. Ma vitamine D, ma précieuse dont le jus dégouline sur mes avant-bras. Les yeux fermés pour profiter de ce moment gustatif intime, le baiser sucré.

Vers la fin du mois de Mai jusqu’au mois de Juillet, c’est l’époque préférée de la majorité des haïtiens car c’est le moment où toutes les catégories de mangues sont sur le marché (« doudous », « batis », « sireme », fil blan », « fransik », « janmari »…).

Le goût de ce fruit est incomparable, sa consistance épaisse quand elle fond sous la langue est jouissive et apporte la bonne humeur. On ne peut pas être haïtien et ne jamais y goûter, de même qu’on ne peut pas y goûter et ne pas aimer ma précieuse.

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